Entre Perro y Lobo, un long métrage d’Irene Gutiérrez, explore l’écho laissé par le mythe de la révolution cubaine, un écho qui résonne encore aujourd’hui chez trois ex-combattants de la guerre en Angola. Estebita, Miguel et Alberto se rendent chaque jour dans la Sierra Maestra pour passer dans une autre réalité, celle où ils sont encore des guérilleros. Revêtir l’uniforme, parcourir les montagnes, préparer les armes, s’entraîner au combat, laver les chevaux et se remémorer les batailles : tout cela se transforme en un rituel indispensable pour exister.
Dans cette œuvre, les gestes, les corps et la complicité dans les regards de ceux qui partagent le souvenir d’une aventure rendent l’évocation de la guerre plus palpable. Des extraits d’archives des jeunesses révolutionnaires noires d’Angola apparaissent tout au long du film, et dans le bruissement de la jungle, on entend la voix de Fidel qui récite la lettre d’adieu que le Che lui a écrite.. L’illusion de l’homme nouveau s’exprime désormais dans les corps fatigués des anciens combattants, dans ce délire de vouloir perdurer dans une autre époque et dans la nécessité du fantasme, destiné à recréer le passé pour supporter le présent.
Entre Perro y Lobo est une coproduction entre la Colombie, Cuba et l’Espagne. Le film a participé à d’importants festivals tels que la 70ème Berlinale en 2020, le Festival international du film de Shanghai, celui de São Paulo ainsi que le Festival du nouveau cinéma latino-américain de La Havane en autres.
(Diana Prada)