En juillet 1929, une révolution ouvrière éclate à El Líbano, une petite ville du centre de la Colombie. Le soulèvement dura une journée et fut orchestré par Los Bolcheviques del Líbano, un groupe de coordonniers qui luttait pour obtenir de meilleures conditions de vie et de travail. À partir des témoignages des femmes du village, Abrir Monte de María Rojas revient sur cet événement méconnu de l’histoire des mouvements sociaux du début du XXe siècle. Le court-métrage évoque l’esprit anarchique de la révolte en prenant ses distances avec une simple reconstitution de l’événement.
La caméra, filmant en 16 mm, balaie la petite ville en milieu rural d’El Líbano et enregistre les gestes quotidiens de ses habitants. Le recours à une approche expérimentale du matériel cinématographique, tirant parti de la plasticité du celluloïd et choisissant pour les images le noir et blanc parfois ponctué de rouge, devient une sorte de manifeste qui revendique l’héritage d’une rébellion qui perdure.
María Rojas Arias (1994), cinéaste et artiste plasticienne colombienne, est codirectrice de La Vulcanizadora, un laboratoire de projets dans les arts visuels, le cinéma et le théâtre élargi.
Abrir Monte a été sélectionné dans plusieurs festivals tels que le Festival international de Cinéma Documenta Madrid, le Festival international du film de Valdivia (Chili) et le Festival international du court métrage d’Oberhausen (Allemagne) entre autres.
(Diana Prada)
