
Comment reconstruire le souvenir et parler du trauma à travers le cinéma ? Huit ans après avoir été violée sur une plage proche de Santiago, Carolina Moscoso dresse un portrait de son vécu, faisant ainsi de l’expérience du corps un matériau de recherche cinématographique. À l’aide d’archives, de textes, d’éléments judiciaires et d’images du quotidien tournées depuis quinze ans, la réalisatrice se questionne sur la possibilité de parler de la blessure.

Dans ce récit polymorphe construit sous forme de journal intime, Carolina Moscoso montre avec force et douceur comment son expérience devient une lutte collective à travers le langage cinématographique. Ce premier film (Grand Prix – FIDMarseille 2020) interroge le mutisme lié à des situations de violence sexuelle. Dans Visión nocturna, lumière et obscurité dialoguent pour nous rappeler que le privé est le lieu du politique. (Paula Rodríguez Polanco)
