Tránsito retrace l’histoire de Myriam, une veuve qui, lorsqu’elle s’ennuie, incarne le personnage de Sofia, une version plus jeune d’elle-même se remémorant les paroles de son mari. Un jour, alors que Sofia repense aux fragments d’une lettre de son mari décédé, et afin de s’abandonner pleinement à sa fantaisie, elle déambule dans les rues de Bogota à la recherche de souvenirs égarés.
Nicolás Gaitán est l’auteur de ce court métrage librement inspiré de la vie de ses parents, un court métrage conçu comme une fiction qui peu à peu va introduire des éléments du réel. Le réalisateur se permet une très brève apparition dans laquelle il semble encourager sa mère d’une pression de l’avant-bras. Il se retire ensuite de la prise de vue et de l’histoire, nous permettant de nous promener librement avec Sofia à travers ses souvenirs. Tránsito se caractérise par un format resserré, aux couleurs granuleuses, où la temporalité et les décors parcourus par Sofía sont suspendus entre passé et présent. Cette mise en scène permet d’étoffer le personnage de Sofía, que nous accompagnons dans les ruelles du centre ville de Bogota mais elle permet aussi de condenser la présence fantomatique de ce mari mort depuis longtemps, auquel nous donnons notre voix en lisant les fragments de sa lettre, le spectateur participe alors au voyage dans le temps auquel nous invite Gaitán.
(Pablo Carrizosa)
