Ce court-métrage expérimental s’attarde de manière presque obsessionnelle sur les mouvements gymnastiques de Lina Dussan. Nicolás Gaitán tente ainsi de décomposer visuellement et de façon sonore les mécanismes de répétition qui régissent le corps de la gymnaste lors de ses chorégraphies. Pour ce faire, le réalisateur se sert des formules mathématiques qui se cachent et définissent chaque tour, chaque mouvement. Un lien est donc fait entre le corps et le degré de réussite physique nécessaire pour atteindre la perfection. La déconstruction de chaque élément qui fait partie de la gymnastique rythmique transporte le.la spectateur.trice dans un univers abstrait, flou, d’un instant T qui s’étend et se répète. La prise de risque plastique contribue à l’unicité de l’œuvre, qui se veut volontairement inconfortable par moments. L’expérience sensorielle qu’offre ce court-métrage permet par conséquent de réfléchir à la quotidienneté de nos corps et aux lois physiques qui les déterminent.
Nicolás Gaitán est réalisateur et artiste, il explore les intersections entre le cinéma et la parole ainsi que les mises en scène qui s’interrogent sur l’idée de documentaire et de fiction. Son dernier court-métrage Tránsito a été projeté dans différents festivals tels que Visions du Réel Film Market (2022), FICUNAM 13 (2023), Cinemancia (2023), parmi d’autres. Directeur de la photographie pour divers projets, il a participé dans Montaña Azul, œuvre qui fait également partie de la sélection officielle de cette année. Actuellement il travaille dans le développement de son premier long-métrage Mirar a los dioses.
(Cecilia Gärtner)