Sergio Guataquira Sarmiento, le réalisateur, se rend dans la région reculée du Vaupés, en Colombie, afin d’y découvrir ses racines. Il s’agit au départ d’une enquête qui suit une mystérieuse épidémie de suicides chez les jeunes du peuple kakua. Le récit prend ensuite la forme d’un journal intime, où les préoccupations identitaires du cinéaste se heurtent à la réalité de la vie et de la pensée de la communauté kakua.
Avec sa belle simplicité et la beauté de ses images en noir et blanc, cette œuvre propose un dialogue nécessaire sur les notions d’appartenance et d’identité, dans un pays où près de 100 peuples autochtones sont menacés de disparition. Adieu sauvage est un récit initiatique teinté de nostalgie qui suscite des interrogations profondes sur l’appartenance, et où le réalisateur navigue sans points de repère.
Le film a entamé un beau parcours de festivals en 2023 : il a remporté le Prix des bibliothèques au Cinéma du réel et le Prix du public ex aequo au Festival Faito Doc, parmi d’autres récompenses. Adieu sauvage est le premier long-métrage de Sergio Guataquira Sarmiento, formé aux Beaux-Arts de Poitiers en France et à l’Institut des Arts de Diffusion en Belgique, où il réside depuis ses études.
(Bíbata Uribe)