Daniel Cortés fait la trouvaille, dans une boîte, de deux films tournés en 1984. Cette découverte marque le début d’une quête de sens sur cette double rencontre fortuite. À l’instar de celui qui consulterait un oracle, le réalisateur ausculte les pellicules à la recherche d’un message. D’un côté, les images d’un assassinat, issues du tournage d’un thriller entre amis, à Bogotá. De l’autre, celles, dans un village des montagnes du Cauca, des funérailles du premier prêtre amérindien colombien, dont l’assassinat, s’il avait été connu, aurait signé par avance la déconfiture du processus de paix engagé la même année.
Dans ce film qui constitue le premier volet d’une “trilogie de l’intranquillité”, Cortés fusionne les deux films retrouvés pour évoquer la persistance d’un problème de communication qui hante ce pays inégalement frappé par la violence, où les uns subissent cette violence tandis que les autres l’appréhendent à distance avec frivolité. (Diego Da Rin)