Après Santa y Andrés (interdit par les autorités cubaines et jamais présenté publiquement sur l’île jusqu’à aujourd’hui) en section parallèle de la 5e édition du Panorama du cinéma colombien (2017), le cubain Carlos Lechuga revient cette fois-ci avec son troisième long-métrage Vicenta B., une coproduction colombienne en compétition pour le meilleur film de ce 11e PACCPA.
Vicenta possède un don, celui de prédire l’avenir. Lorsque son fils décide de partir vers de nouveaux horizons en allant s’installer à l’étranger, comme beaucoup d’autres jeunes de sa génération, Vicenta se retrouve seule face à elle-même. Entretemps le départ de son fils entraîne étrangement la perte de son don de voyance…
La « santera » se retrouve alors démunie et incapable d’aider une jeune femme en détresse venue la consulter. Le portrait cette femme forte, indépendante et aguerrie qui se retrouve soudain face à une crise existentielle est à la fois pudique et plein de douceur.
Vicenta est issue d’une génération intermédiaire. Autrement dit, elle n’est plus considérée comme jeune mais elle n’est pas encore vieille. Elle appartient à cette génération résignée, qui a vu ses aînés animés par un rêve avant de se rendre compte qu’ils s’étaient trompés. La nouvelle génération, celle des jeunes, préfère s’en aller vers de nouveaux horizons. Seules, toutes ces personnes qui ont le même âge que Vicenta se retrouvent dans les limbes, sans réels guides.
Le film a été présenté à Saint-Sébastien, Toronto, Chicago, Varsovie, Goa et Biarritz en 2022. Il remporté le prix Egeda Platino WIP LATAM lors du festival de Saint Sébastien2021.
(Sébastien Coral)
